Comme prévu nous avons couru. Après l’eau, après les minutes, après les légumes. Certains nous ont devancés et nous appellent au loin. D’autres aimeraient que nous nous occupions d’eux mais nous leur chuchotons que le froid aurait leurs feuilles. Et il y a ceux qui attendent, bien mignons.
La deuxième saison de tomates perd patience, alors nous poussons les copains pour les planter. Il y a les éclats du soleil et quelques gouttes qui nous font espérer à plus, tout en nous abritant. A chaque passage, nous nous trouvons devant cette pivoine arbustive, tâche fuchsia, pour la voir s’épanouir, jour après jour.
Les potirons sortent des barquettes et nous avons, certainement, un oiseau farceur qui joue avec, laissant quelques racines sans dessus dessous. Des épinards encore et encore. Des mers de voiles bruissent sous le vent et à nos oreilles, protégeant pois et fèves.
Nous nous sacrifions toujours pour les fraises, éjectant parfois quelques limaces pour finir leur festin. Quelques herbes se baladent dans le champ, un peu jaunes, un peu assoiffées, avec quelques fleurs pour se donner une descendance.
Nous surveillons les fenouils, parce qu’ils sont tout prêts d’être à croquer. Nous marchons avec notre panier et ses élastiques, avec notre brouette à bout de bras, derrière le tracteur. Le temps s’avance, nous avons parfois l’impression de reculer surtout quand la pompe fait un caprice… mais Carlos respire, pose le marteau, répare, la menace pour la forme, se dit qu’il ne tiendra pas, qu’elle ne tiendra pas, regarde le ciel, voit les vacances au loin, les réduit pour étendre le travail.
Alors nous sourions, parce qu’il y a un Trop Mignon que nous voudrions adopter.
Mais Carlos dit que cela ira.
Alors nous sourions, parce que oui, cela ira.
Merveilleuse semaine