Le soleil nous a trouvé, ce matin, un peu évaporés, au bout du champ, un jet d’arrosage à la main… Il riait si fort qu’il éloignait tous les nuages. Il riait si fort que la terre craquait à chaque éclat. L’eau quitte nos corps. Une sorte d’apesanteur règne. Il fait chaud. Et tout est étrange.
Un peu en retard. Parce que nous traînons notre peau. Parce que nous attendons l’ombre.
Un peu en avance. Parce qu’il brille et hâte les choses. Parce qu’il tape si fort que rien ne lui échappe.
Le haricot regimbe et se fait rare. Mauvaise volonté ou chaleur ?
La tomate poursuit sa route. Les courges pointent leurs couleurs chaudes, fanent leur feuillage et chantent l’automne.
Le bleu des poireaux se gorge d’eau, puis les céleris, puis les choux, les carottes, les salades, les fenouils… et les panais fondent sous le soleil, avec les navets. Ou alors est-ce les altises qui font leur tour de magie en engloutissant nos crucifères ?
Le basilic a décidé que c’était trop pour lui. Après avoir fait son spectacle de toutes ses feuilles, cachant le sol et emprisonnant l’humidité, il a tiré le rideau en devenant aussi noir que la nuit.
Une année étrange. Nous suivons. Nous cherchons une logique. Des pourquoi ? Des hypothèses ? De l’indolence, presque somnolente… Une année qui en suit une autre, très différente, très éclatante et nous apprenons encore, nous suivons le sentier et cherchons…
Merveilleuse semaine !