Je ne vous cacherai pas que je me suis esquivée trois jours pour profiter des derniers instants des vacances scolaires avec mes filles. Un petit périple en Vendée pour finir sur Noiremoutier-en-l’île. Je ne connaissais absolument pas mais j’avais en tête les fameuses pommes de terre. La traversée de l’île m’a intriguée avec ces terres de cultures enherbées et uniquement un maraîcher qui semblait vendre encore. La carte m’indiquait que nous étions à 15 min de la zone agricole donc, tout en profitant du lever du soleil, j’ai voulu me perdre au milieu des champs maraîchers.
Surprise ! De l’herbe, rien que de l’herbe … Je finis par tomber sur une personne et j’ai laissé ma curiosité parler. A mon grand étonnement, leurs cultures sont de décembre à juillet …
J’avoue, cela m’étonne un peu de savoir qu’ils ne poussent pas plus loin, entre les touristes qui seraient friands de produits locaux et leur manque d’autonomie légumière une grosse partie de l’année.
Cette réflexion vient du fait que nous avons de plus en plus de personnes qui nous rapportent ne pas trouver de producteurs et notre expérience tend à nous montrer qu’il faut maintenant cultiver un peu de tout et tout le temps, dans la mesure où le climat nous le permet …
Bref, je reste songeuse au fait que nos métiers se morcellent pour gagner, si ce n’est en productivité, au moins en efficience marge/gain de temps. Ce qui est, ne nous le cachons pas, le nerf de toute entreprise, si nous ne voulons pas passer notre vie à travailler (mot dont l’étymologie, rappelons-le, est tripalium qui signifie « souffrance » …).
Mais, en revenant ici, dans notre quotidien extraordinaire (ben oui, parce que je me suis fait la malle au moment le plus intense et Carlos a eu sa fille, bouleversant son rythme où nous le décollons à la spatule) ; en plongeant dans le retard pris … notre lapin blanc était loin devant et il a fallu apprendre à lâcher prise (malgré quelques déceptions car oui, nous n’avons fait ni fraises, ni radis roses, ni tous les épinards et laissé quelques pieds de haricots).
Et cette semaine, le mode patate est lancé. Donc, comme chaque année, nous avons des menaces du Grand Chef pour aller plus vite car, vous comprenez, en 1974, tout n’a pas pu être ramassé parce qu’il s’est mis à pleuvoir et si nous commençons trop tard, on n’y arrivera pas …
Merveilleuse semaine …