Encore une semaine déstructurée, où les cartes sont mélangées sur la table. Rien n’est en ordre et, pourtant, tout se fait. Parfois en avance, parfois en retard. Jamais dans le sens que nous envisagions.
Les impératifs se font. Entre eux se glissent les imprévus. Et la nature qui fait son petit bonhomme de chemin : les bettes grandissent, les épinards poussent, les herbes explosent (avant de monter à graine), les plants sont dorlotés, l’herbe envahit, nous courons, la pluie arrose, la salade croît, les choux s’éclipsent, les choux pointus se préparent, le vent souffle, nous binons, les oignons s’impatientent. Chacun trouve son rôle.
Une planification manquée pour la semaine dernière (il semblerait que la mise à jour ne m’aime pas …). Donc je vais faire plus simple …
Un panier où le vert envahit doucement la composition. Très attendu pour le moment, bientôt les envies de tomates viendront avec le soleil … Mais profitons de cette abondance dépurative pour notre organisme …
Semaine 12 : j’ai trouvé une baguette magique, j’ai droit à 3 vœux …?
Toujours la pluie qui est à prendre quand les premières restrictions d’eau tombent par arrêté préfectoral. Nous savons que, s’il ne pleut pas régulièrement, la saison sera tendue car il faut s’attendre à être de plus en plus restreint (et, en 2022, les restrictions n’ont été levée qu’en octobre).
Une semaine aussi très mouvementée en logistique. Déjà parce que j’avais pris la poudre d’escampette. Mais j’avais préparé mon forfait. Un essai était prévu. Il est arrivé du Nord dimanche soir et avait déjà disparu lundi matin à 8h, ne répondant pas aux appels de Carlos. Et oui, nous avons vérifié qu’il n’a pas eu de problèmes de santé dans le studio. Mardi a commencé par la percussion du camion avec un véhicule qui avait fait une tête à queue. Autant dire que la journée fut désorganisée, même si tout le monde était indemne. Le reste n’était que petits incidents, si ce n’est la fille de Carlos qui est à l’hôpital, en recherche de savoir pourquoi les ganglions de la gorge sont toujours présents après plusieurs traitements … Alors certainement que les légumes seront le cadet des soucis de Carlos ces prochains jours, même s’il a attendu 2 jours pour nous le dire et qu’on puisse le libérer de ses obligations « légumesques » …
Donc, pour ma petite année détente, il faudra changer d’angle pour la réaliser !
En attendant, petits pois et fèves étaient en terre juste avant la pluie. Basilic, 2ème saison de tomates, aubergines, céleri branche sont semés. Les feuilles poussent enfin selon nos souhaits. Les poules sont arrivées (mais ne pondront pas avant quelques semaines). La rhubarbe attend son heure pour être câlinée. Les bébés carottes sont sages mais un peu sales.
Nous gérons comme des chefs (ou nous aimons le croire) et envisageons de jouer la sécurité cette année car elle semble bien brouillonne …
La pluie est enfin venue. Toute douce, toute mignonne. Le sol se repaît de cette eau précieuse. Et, je le confirme, il est nettement plus agréable de travailler sous un crachin à 10°C que sous le soleil avec à peine 0°C … peut-être que ma future semaine de vacances sous des cieux plus cléments me fait voir l’accumulation (mais Météo France a quelques fourberies de prévisions) des prochains jours de pluie sous le même prisme.
Mais il y a encore beaucoup de travail en serre, entre les semis et les plantations. La rhubarbe émerge de son fouillis d’herbe et ne demande qu’à être nettoyée (et, étrangement, nous sommes moins pressés de sortir de la serre). La fin de semaine sera marquée par le semis des courgettes, aubergines et 2ème saison de tomates. L’été se composera en barquettes, petits points de lumière.
Il y a l’essai de Corentin. Une semaine à s’apprivoiser, à voir si nous pourrons travailler ensemble pour cette saison et ainsi être au complet. Loïc aussi, pour 2/3 matinées par semaine, pour nous aider. A l’Institut, au champ, un peu partout. Pour compléter son temps plein. Parce que nous n’avons pas remplacé Julie qui faisait beaucoup de logistique.
Et aussi quelques poules qui viendront rejoindre notre panel agricole.
Le temps étant ce qu’il est, nous restons donc sur nos stocks. Pas de folie gustative mais de l’imagination à avoir pour utiliser ce chou pour la deuxième semaine consécutive. Et je « spoile » la semaine prochaine : il y aura du chou blanc … (et pas de beau temps selon les pronostics).
Je réitère mon avis : je préfère un hiver à 10°C avec de la bruine à des journées à peine positives avec du soleil où travailler ailleurs qu’en serre (et seulement si aucun nuage ne cache le soleil) est un calvaire. Je me suis contentée, égoïstement, de regarder les hommes lutter avec le vent et l’atmosphère qui frisait le 0°C pour arracher les poireaux, avant de tracer ma route parce que j’en avais fini avec la ciboulette.
Naturellement, les bébés feuilles ont préféré ne pas continuer à pousser. Alors nous rognons les pieds pour faire des bottes de bettes. Les épinards ont conscience de la situation mais font les fiers pour le moment. Peut-être qu’une fois la première coupe de printemps achevée ils feront moins les malins avec leurs petites tiges nues …
Il y a aussi que c’est raide sec. Normal, puisqu’il y a un déficit de 20% en hygrométrie sur notre secteur (soit un peu plus que le reste de l’Ile-de-France pour cette année). N’empêche que le vent n’aide pas et que nous pouvons déjà nous imaginer sur un champ de sable. Pour rappel, nous avons de la glaise … mais nous n’excluons pas la chance de voir 20mm tomber toutes les semaines (la nuit de préférence …) jusqu’à l’hiver prochain, rendant notre travail plus facile.
Et, malgré tout, nous attaquons les semis de printemps et commençons notre jeu de Tétris. Parce que notre serre à plan B a l’avantage d’avoir de la place mais l’inconvénient de ne pas être chauffée, et nous constatons que si nous voulons planter les oignons blancs dans 15 jours … ben … va falloir prier. Alors nous poussons bébé fenouil contre bébé salade pour mettre bébé haricot. Sachant que bébés chou rave et navet s’impatientent d’avoir leurs grands lits mais, qu’en l’absence de couverture, ils resteront en nursery. Bref, c’est fatiguant les enfants …