Notre essai de chou fleur de cet été rentre sur la pointe des pieds dans les paniers … On ne sait pas si nos pronostics sont bons ou si des bettes les remplaceront … mais, entre mâche et petites nouveautés, un petit air festif plane sur le topinambour …
Semaine 8 : et la nature repart … comme toujours !
Nous passons de l’hiver au printemps en n’espérant aucun retour en arrière violent et, parfois, nous nous retrouvons même sur la côte bretonne sous un léger crachin … Donc nous savourons nos bains de soleil quand il nous honore de sa présence, tentons de semer les petits pois tout en sachant qu’une roulette russe désignera son taux de protéines (parce que le ciel ne nous a pas permis de suivre le conseil de vieux paysans qui était de semer le plus près possible de la nouvelle lune pour éviter une attaque de vers … et ben, il s’est mis à pleuvoir entre la préparation du sol et le choix de la graine !). Nous pensons à nettoyer nos fraisiers (ouais, le reste est enfin fait !), pestons contre la vilaine salade qui pourrit dans ses caisses à plan, sautons de joie devant la première ciboulette (eh ! 15 jours gagnés et une serre en moins en 20ans de métier pour en faire des bouquets).
Et vous savez quoi : nous sommes à une semaine de semer les tomates …
La mâche a repris sa croissance … et le persil aussi. Bref, nous sentons l’impulsion des jours qui rallongent. Pas encore d’épinards mais nous les espérons, couplés avec les bettes qui n’auront pas trouvé grâce aux yeux des mulots qui s’adonnent à leurs sport favori : ronger le plus de racines possible pour laisser des feuilles molles en signature …
L’objectif était de couvrir notre 2ème serre à plants (parce que oui, maintenant que nous faisons notre plant de salades et de mâche, notre plan A est tout étriqué à l’aube du printemps). Ce fut un échec. Le vent et la pluie se sont mêlés à la partie. Donc, tout d’abord, un bel exercice de parapente au sol. A la première déchirure nous avons déclaré forfait. Et le ciel s’est mis à pisser de rire juste après … Moralité, les carottes ont profité d’une mise en beauté (et les épinards aussi …). La pain de sucre subit des attaques externes (les lapins) et internes (les mulots) puisque la chicorée rouge a fini d’être dévorée. Encore que ce ne soit pas tout à fait juste mais je me demande si les bouderies de nos rongeurs ne sont pas un indicateur pour les feuilles moins savoureuses en bouche. Leur instinct est certainement plus fiable que le nôtre …
Notre première session de repiquage est terminée. Ce qui m’agrée avec nos péripéties de semis gelés. L’étape plantation est en bonne voie.
Et, avec l’arrivée des vacances scolaires, mes ressources naturelles seront à nouveau exploitées. J’entends déjà la doux râlement de l’adolescence heureuse de profiter d’une complicité mère-filles …
Petit échange, pour changer le quotidien, de butternut contre du foin … que nous ne pouvons pas mettre dans les paniers … alors toujours les légumes habituels, mais un petit goût d’automne qui revient.
La mâche boude et se fait désirer. Et nous lui donnons l’excuse du froid qui l’a stoppée dans son élan de croissance. Les épinards entament une timide croissance. L’herbe aussi. Elle profite du redoux pour se rappeler à nous et envahir carottes et épinards … Nous allons donc courir après elle dans les carottes mais comptons sur la prochaine saison d’épinards tout mignons pour être exemptés de désherbage sur les anciens. Les fraisiers nous font des clins d’œil pour qu’on les nettoie (et qu’on pose le tunnel sur les hâtives). Les premiers radis sont semés. Le cœur des fenouils ne semble pas gelé … alors peut-être qu’il y aura un bulbe mignon à grignoter dans quelques semaines. Les repiquages n’avancent pas beaucoup (la faute aux épinards qui prennent tout notre temps).
Et la roue de l’année recommence son cycle immuable …