L’expression tabou a été lâchée : « ramassage de pommes de terre ».
Donc lundi 8h tapante, une armée (somme toute, assez raisonnable puisque composée de 6 hommes) se tiendra devant la machine bichonnée par mon père tout le week-end.
J’exagère, parce qu’il aurait plus tendance à dormir à côté de ses pommes de terre quand elles menacent d’attraper le mildiou que de nettoyer sa machine.
Et 9h15, première panne. Premiers coups de pied, aussi. 9h30, premiers noms d’oiseaux. 9h45, un sherpa sous la machine avec une clé et le visage noir de graisse avec un Grand Chef hurlant à côté, pendant que notre armée de 5 hommes filent aux haricots (ou ailleurs…). 12h, appel au mécano. 12h30, désespoir dans les yeux de mon père. 15h20, arrivée du mécano (forcément, tout le monde ose tomber en panne en même temps que notre machine infernale). 17h, retour de nos hommes sur la machine.
Bref, 15 jours de tension intense, où notre grand guerrier sera sur le chemin de la guerre. Et comme il vaincra (quitte à les arracher lui-même avec ses dents…), il s’octroie 10 jours de vacances à partir du 22 septembre.
Moralité, après avoir hurlé, accéléré, patiné, terrorisé, ce sont toujours les mêmes qui resteront… après avoir fait un stage gratuit dans les commandos (parce que s’il ne pleut pas, il y aura de la motte, donc il faudra arroser, donc ils ramperont dans la boue parce qu’autrement, cela gâcherait le plaisir de mon père… forcément !)
Et moi, je suis bien contente de ne pas m’approcher de cette machine. Moi, je serais tranquillement à couper vos choux, à faire vos bottes de navets. Bref à vous martyriser à distance.
Comme quoi, le gène du sadisme doit être dans la famille… Et n’oubliez pas, cueillette mercredi à 9h30 ou alors samedi à 15h, histoire de prolonger le plaisir.
Bonne semaine