Certains étés semblent ne jamais finir. Le ciel s’étire dans le vent, le soleil éclaire les secondes et la pluie chante jusqu’au petit jour. Les heures traînent parce qu’elles ne veulent pas rentrer. Le cri des enfants nous rappelle que l’école se fait buissonnière. Les aventures des autres ont l’odeur du large. L’évasion est toute proche, au bout des doigts. A bout de moto pour certaine. Des imprévus, des douceurs ensoleillées, des cailloux dans les chaussures.
L’herbe nous sourit, taquine. Bons joueurs, nous sortons la binette. La tomate nous charme en prenant sa plus belle robe rouge. Les glaïeuls fleurissent quand tout le monde prend la clef des champs. Mais nous, nous en fichons, l’été est là avec ses lots de glace, ses vacances qui nous murmurent ses aventures, ses envies de plus tard. Il reste une musique douce, des soirs de lassitude, de petites réussites, de jolis arcs-en-ciel. Il reste des tonnes de choses à faire et toutes celles qui n’ont pas été faites. Il y a le nouveau carré de carottes, les interrogations sur trop ou pas assez d’eau, l’absence de courgettes et les haricots qui, de rares, risquent de déborder pour le 15 Août. Nous tirerons notre copine la binette, accompagnée de la sarclette et précédée par la bineuse. Nos mains porteront la marque de la terre, nos sourires, celle du travail accompli.
Un été particulier, pas tout à fait comme les autres mais qui rejoindra nos souvenirs. Un été où nous allongeons le pas et le bras, où nous abusons de l’huile de coude. Un été où nous nous échappons pour mieux revenir pour y semer nos petits plaisirs… et d’autres graines.
Merveilleuse semaine !