Quand nous mettons un petit pied dehors, l’air pique les mains, le ciel est encore endormi et les légumes ont souvent une couche de givre. Il n’est plus question de cueillir une fleur, mais de savoir par où commencer. Un peu partout a priori… Les céleris doivent être au chaud avant le 11 Novembre, les choux blancs et rouges ne supportent pas moins de -5°C et la partie des radis noirs qui dépassent du sol supportent mal les gelées. Sans oublier les carottes qui sont déjà en grande partie rentrées. Et cette année, la Nature se montre généreuse (sauf pour les fruits et la conservation des courges !). Mais cela nous change de l’année dernière !
L’herbe commencent à disparaître, les heures creuses apparaissent et l’année prochaine se profile. Des idées en rentrant tous nos légumes. Des ajustements pour désherber moins. Des fous rires sur la façon de dresser nos légumes à sauter dans les caisses. Les changements de vie de chacun qui influenceront le paysage. De nouvelles rencontres pour élargir l’horizon. Des personnalités différentes pour nous pousser. De la curiosité, des envies de facilité et la vie qui nous rattrapera. Il y aura toujours les légumes pour nous unir, les points de vue différents pour nous fâcher et les difficultés pour nous rapprocher. Parfois l’envie de s’évader, d’entendre le bruit que cela fait de tout laisser tomber ou celle de voir l’océan nous cueillera au matin. Nous voudrons jeter nos légumes dans nos valises ou bien voir ceux qui ont le soleil collé à leur peau.
Et puis, nous toucherons notre terre, respirerons nos bébés, penserons qu’un ailleurs serait doux, laisserons nos mains arracher une herbe, étreindrons le travail, nous laisserons envahir, posséder (?). Ce doux poison nous prendra en traitre, victimes consentantes pour recommencer un pas de plus.
Merveilleuse semaine !