Reprendre ses habitudes. Voir notre monde dans la pénombre, découvrir les légumes par nos mains et abandonner quand ils ne se devinent plus. Trouver la mâche grandie. Trouver que les épinards se vendent plus vite qu’ils ne poussent. Voir les bettes faire le pont tellement elles sont flexibles. Constater que les choux raves sont presque tous cueillis (et que l’herbe a bien fini par geler même dans la serre). Attendre les graines pour semer les premiers fenouils de l’année. Devoir reprendre notre planning parce que cela recommence. Chercher la pointe de soleil et ne trouver qu’une immensité grise. Désespérer de ne plus avoir assez de nos salades (même si, chaque année, l’hiver met à mal nos feuilles tendres de batavia) et en replanter pour Mars. Mettre les bottes pour éviter la boue. Faire en sorte de garder la chaleur et la voir s’échapper. Nettoyer le carré de persil. Sortir la machine pour les poireaux et être assourdie le temps de les laver. Passer aux carottes de stockage et vous prévenir qu’elles seront de moins en moins sucrées. Compter ce qu’il nous reste en pommes de terre, envisager de les planter tôt pour faire la jointure. Commander plants de fraisiers, de poireaux et autres graines. Se tourner vers la lumière et penser que le début est un début. Un peu calme, un peu jouissif, totalement enthousiasment…
Merveilleuse semaine !