Archives pour la catégorie ‘Dans les champs – la gazette de Céline’

La gazette du 11 au 15 octobre 2021

mardi 12 octobre 2021

courge chez SARL Renard, cultivateur de légumes bio, 78Une semaine un peu plus pluvieuse que prévue. Des champignons qui s’invitent dans nos bébés épinards de serre. Des carottes caressées par nos mains avant de rejoindre leur lit pour l’hiver. Des épinards jaunes qui n’ont pas aimé la pluie battante de ces dernières semaines et nous disent bye bye ! Des haricots verts qui tirent leur révérence et des écossés qui semblent un peu trop nombreux (nous en avons vraiment semé autant ?!). Des levers de soleil magnifiques au-dessus de l’A86 quand je vais à Rungis. Parce que, oui, ces moments sont vraiment merveilleux ! Des escargots en pagaille : au milieu des plumes de kale, au milieu des choux, de la tétragone, du persil… des milliers de petits bonhommes rampants, à la coquille translucide de fragilité, que nous déplaçons plus loin pour leur laisser une chance. Même s’ils sont priés de ne pas avoir de vue sur nos légumes domestiqués et de préférer la flore sauvage. La ciboulette qui rouille comme le poireau, annonçant son déclin. Les serres qui perdent leur verticalité pour retrouver les cultures horizontales de l’hiver, nous donnant une impression d’espace (même si je préfère le fouillis de la jungle estivale). Doucement, nous glissons sur la saison basse qui laissera le temps au repos dans quelques semaines. 2021 commence à se détacher de nous. Il est temps de commencer à la ranger…

Belle semaine !

La gazette du 04 au 08 octobre 2021

lundi 4 octobre 2021

citrouille surprise chez SARL Renard, maraîcher bio, 78Enfin à nouveau le temps pour le sel de la vie…

Laure s’est retrouvée avec une sciatique paralysante pendant 10 jours, bousculant nos habitudes. L’essentiel a été fait grâce à tout le monde qui a accéléré le pas, oubliant le superflu, se concentrant sur l’important et en pressant nos corps pour que tout tienne. Naturellement, un vendeur nous a plantés pour les marchés et notre chariot élévateur nous a dit M***E… Rien de plus normal que la loi des séries !

Bref, les légumes n’ont pas souffert. Nos corps, un peu plus. C’est le moment où l’on s’aperçoit que nous ne pourrions pas plus et qu’il serait préjudiciable, pour le plaisir de travailler, de rajouter à notre liste de légumes ce qui pourrait être fait en plus quand il n’y a aucun absent. La vie nous rappelle que, si elle contient le travail, le travail ne contient pas la vie…

Alors, nous retrouvons le plaisir d’être moins bousculés et de profiter de nos mains dans la terre.

Carlos a prévu de rentrer nos courges cette semaine, après les betteraves la semaine dernière. Nous constatons avec plaisir que navets et radis noirs sont assez beaux pour être croqués. La mâche est attaquée, nous obligeant à cuire ses copines, les betteraves !

Les choux blancs et rouges se retrouveront bientôt au chaud dans nos frigos.

Et en parlant de courges, nous pensons qu’il y aura un petit atelier Halloween prévu pendant les vacances car il semblerait qu’un lutin ait semé des graines de citrouilles spéciales Halloween parce qu’un peu de partage sera le bienvenue… donc surveillez en boutique la liste pour s’inscrire !

La gazette du 20 au 24 septembre 2021

lundi 20 septembre 2021

Laure a une sciatique (et comme tout le monde me l’a dit : la pauvre, ça va mettre du temps !) ; nous sommes plus que dans le jus puisque c’est la période la plus chargée de l’année… donc il n’y aura que le minimum syndical pendant quelques temps !

Belle semaine !

La gazette du 13 au 17 septembre 2021

mardi 14 septembre 2021

Carlos et palox pour pdt chez SARL RenardCette semaine, nous avions mission épinards (et aussi patates mais c’est une autre histoire). Nous savons que les épinards poussent plus vite que nous les ramassons. Enfin, jaunissent plus vite que nous le désirons. Alors nous commençons tôt. Et ils sont petits, tous mignons et très, très longs à mettre en caisse. A en préférer la cueille de haricots, c’est vous dire. Mais, avec ce temps tropical, nous constatons un allongement journalier des feuilles qui nous met en joie d’anticipation pour la semaine à venir.

Et nous divertira du Graal Patate, enclenché par le Grand Chef. Parce que ce Fourbe (eh oui, Super Carlos propage l’espèce quand il le peut…) nous a fait croire qu’avec le super orage il ne pourrait pas ramasser lundi dernier. Mais que si nous gérions la vente le mardi (son unique tâche de la journée), il pourrait rattraper le temps perdu (sur le Graal de la Patate, Dieu-Tout-Puissant du Grand Chef). Pour finir par arracher lundi après-midi ET mardi TOUTE la journée pour satisfaire sa soif de « Graalitude »…

Donc nous nous attendons à presque autant de fourberie pour approcher sa Sublimation (et accessoirement nous faire courir derrière tout ce qu’on a à faire habituellement… !).

Alors, nous sommes prêts à arracher les pommes de terre, semer de la salade, cueillir plein, plein d’épinards, nous réjouir d’avoir encore des tomates, admirer les papillons blancs, parents hypothétiques de nos futurs dévoreurs de choux, recommencer à botteler des radis rouges et finir par retrouver nos haricots en fin de semaine pour clôturer nos réjouissances hebdomadaires. Comme une petite routine où l’inattendu à sa place et nous fait découvrir de jolies ressources en nous (parfois aussi de nouveaux noms d’oiseaux…).retour palox plein chez SARL Renard

Belle semaine !

La gazette du 06 au 10 septembre 2021

lundi 6 septembre 2021

crépuscule chez SARL Renard, producteur de légumes bio, 78Bacary est bien revenu de son périple bordelais. Avec le sourire. Carlos a emmené son fils pour sa première rentrée à l’école. Avec le sourire. Et, pour les autres, la vie continue normalement.

Un nouveau carré d’épinards à cueillir pour notre rituel automnal. Les choux fleurs qui commencent. Quelques brocolis magnifiques (donc, c’est officiel, les années où j’ai envie de patates douces, c’est le brocoli qui est beau). Les gens qui sont revenus sur la route (oui, je mets plus de temps à revenir de Rungis). Toujours des tomates, bien que les taches brunes gagnent du terrain.

Et… et le début de l’arrachage des pommes de terre !!!!

Parce que c’est LE moment. Ils ont nettoyé, réparé, câliné la machine la semaine dernière.

Bon, après le super orage de samedi et après avoir essayé d’arracher les pommes de terre à tous les endroits possibles du carré, une évidence : les festivités commenceront avec une journée de retard.

Mais l’énergie est présente.

Bien qu’après étude de nos pieds qui s’enfoncent un peu partout, nous commencions donc par planter mâches et salades dans les serres avant de nous jeter sur nos haricots qui ont kiffé (si, si, le terme est le bon tellement ils adorent ce temps et tellement nous sommes contents d’avoir enfin juste le bon nombre de rangs pour ne pas culpabiliser d’en avoir trop…) cette apocalypse du ciel où les éléments ont balloté leur feuillage.

Bref, comme toujours, un événement et autant de perceptions que de participants et, clairement, certains légumes ont nettement apprécié et d’autres moins…

 

Belle semaine !

La gazette du 30 août au 03 septembre 2021

lundi 30 août 2021

Bacary Toure, saisonnier chez SARL Renard, producteur de légumes bio, 78Petite anecdote de la semaine.

Pour ceux qui ne le savent pas, nous sommes donc trois associés (Carlos, Laure et moi-même, Céline), un CDI à 35h/semaine  (Olivier), deux saisonniers 8 mois dans l’année à 42h/semaine (Nelson et Bacary), plus les vendeurs sur les marchés dont Lucas qui travaille avec nous depuis 10 ans, et parfois, si l’envie nous en dit, un petit jeune à exploiter (et user, parce que les pauvres finissent au bout de leur vie en à peine 4 semaines à travailler dans les champs).

Don,c pour les vacances, nous demandons qui veut quoi, histoire de s’organiser… même si nous regardons mal les saisonniers qui osent avoir envie d’évasion…

Olivier a pris ses 3 semaines début juillet. Carlos a suivi et Laure a clôturé. Je me suis contentée de 2 weekends en début de période, comme à mes habitudes estivales. Nelson a pris une semaine après le 15 août, sans grande anticipation, mais cette période de l’année permet de la flexibilité.

Et septembre est le mois de la reprise. Aussi bien au niveau des marchés que des récoltes de stockage. Le Grand Chef embrayant le mode « Patate Power » beaucoup plus rapidement que nous ne sommes prêts, il est impensable de s’absenter à ce moment…

Et Bacary me parle, tranquillement, d’une envie de prendre le large durant septembre. Sans en avoir informé Carlos avec qui il travaille.

J’en discute avec Carlos qui me répond qu’aucune demande n’a été exprimée par Bacary. Et même le contraire puisque son compte en banque crie plus famine qu’abondance.

Cela en reste là.

Mais jeudi dernier, pendant que mes mains faisaient des bouquets de basilic, Bacary arrive, tranquillement, pour prendre sa semaine le mois prochain. Vous noterez que Papa (Carlos) avait envoyé notre Petit (Bacary) voir Maman (moi). Naturellement, Maman cherche à joindre Papa (sur messagerie…) pour une concertation intelligente. Parce que le mois prochain, quand nous sommes le 26 août, peut être très proche. Surtout qu’au final, il voulait dès le 30 août… mais vous connaissez les Petits et leur organisation ! Donc Maman a dit oui. Car c’était mieux avant les patates que pendant où nous aurions eu deux accidents cardiaques (Super Carlos et le Grand Chef) à gérer.

N’empêche, Papa est très fâché contre le Petit, et pas certaine que plein de bisous le rende de meilleure humeur…

 

Belle semaine !

La gazette du 23 au 27 août 2021

lundi 23 août 2021

Cabourg été 2021Il y a des années où, la saison sur le point de s’achever, nous regardons derrière nous et ne savons pas quoi en penser… Des tomates prêtes à déclarer forfait sous la maladie alors qu’elles ploient sous le poids de leurs fruits pas mûrs. Des courgettes à bout de souffle quand elles sont 1/3 de plus. Un millier de melons prêts à mûrir mais dont le feuillage sec est déserté par la vie. Des fraises dont on n’aura remué la verdure que pour ne rien trouver. Et quelques réussites comme les haricots, qui se croient en octobre. Et tout l’automne qui frétille de bonheur d’être bientôt chouchouté.

L’été 2021 fera partie de notre catégorie d’anachronisme. Personnellement, ce ne fut pas le plus dur. Nous avons survécu à tellement pire. Cet été nous a bousculé, mis à mal dans nos objectifs, avorté des projets : il n’y aura pas de serre supplémentaire pour faire des rotations correctes donc il faudra en faire un peu moins. Il n’y aura pas non plus de verger. Les fraises remontantes seront abandonnées et pas sûr que melon et pastèque soient reconduits. Parce que, même s’ils étaient venus, nos boulots sont trop saisonniers et trouver ponctuellement des personnes qui coûteraient à l’entreprise la même somme que nous pour garder des prix de vente représentatifs du travail sous-jacent, semble mettre notre santé physique à rude épreuve. Nous l’avons constaté ces dernières années à nos dépends entre absence imprévue des saisonniers, personnes qui n’avancent pas et suppression de nos congés à la dernière minute pour combler les heures manquantes. Et cette année, où des heures hors cadre privilégiant les légumes à notre plaisir personnel sont parties dans l’oubli (car tout le monde ne retiendra de cette année que ce qu’il n’y a pas eu), des priorités se redessinent parce qu’il est plus important de nous donner notre vie que des années à d’autres. Nous compterons sur nous-même et ne ferons que ce que nos bras permettront même si beaucoup en attendent toujours plus.

J’ai envie que nous préservions le plaisir de travailler ensemble, de cajoler nos légumes et de lâcher la binette pas trop tard pour rire avec nos familles.

Nous continuerons à adorer ces heures à caresser nos légumes, à nous pencher sur eux  pour les cueillir et sourirons en pensant à la binette. Et prendrons le temps de savourer aussi chaque instant hors de nos rangs de terre.

Cette année est une piqure de rappel que notre vie n’est pas que se pencher sur notre terre. Le ciel est tellement beau. Il y a un temps pour cultiver le sol. Un autre pour cultiver notre vie.

 

Belle semaine !

La gazette du 16 au 20 août 2021

mardi 17 août 2021

Encore une partie de l’équipe en vacances. Et horreur !!!! Un gros départ de mildiou dans nos tomates. De petites taches brunes sont apparues sur les feuilles de toute une serre, en plus d’un foyer bien localisé dans une autre. Nous avons déjà eu ce problème en août 2017, après des pluies torrentielles pendant 15 jours, et le retour du beau temps a stoppé net l’hémorragie. Nous croisons fort les doigts pour garder le soleil jusqu’en octobre afin de ne pas plier notre saison de tomates.

Avouons-le, cet été est loin d’être une réussite. Et notre grand jardin qu’est Rungis a quelques qualités pour équilibrer cette année… C’est la première fois depuis que je travaille dans les champs que nous n’avons aucune salade en plein mois d’août. Parce qu’elles pourrissent dans le champ. Et le persil aura aussi un trou. Les courgettes prennent le même chemin.

Bref, notre automne anticipé a eu le mérite de rendre nos choux magnifiques… et les autres légumes automnaux.

En attendant de savoir où penchera la balance du temps, nous nous concentrons sur ce qui reste. Un petit passage supplémentaire dans les poireaux pour éliminer les Vilaines qui tentent de se faire une place. Quelques laiterons sont à enlever des panais. Des serres sont à préparer pour la suite. Les navets, radis noirs, radis roses et quelques herbes sont encore à semer. La pain de sucre à planter.

Notre esprit lâche prise sur l’été et se concentre sur la suite.

Parce que les dés sont jetés. Parce qu’il ne sert à rien de s’inquiéter pour hier et l’été aurait été tellement mieux SI le soleil avait été de la partie. Parce qu’il y en a assez pour tous. Parce que ces périodes nous rappellent qu’il faut apprécier le moment présent. Parce que nous avons survécu à 2007, 2012, 2016 et que notre situation était beaucoup plus compliquée. Parce que le jour est toujours au bout de la nuit. Et parce qu’il faut apprendre à danser sous la pluie.

Belle semaine !

La gazette du 02 au 06 août 2021

mardi 3 août 2021

poireaux à désherber chez SARL Renard, producteur de légumes bio 78L’herbe essaie de nous prendre sur deux fronts à la fois : il y a les fenouils qui sont un tapis de panique et les poireaux qui sont de jolies lignes de marguerites américaines (parce que mes grands-parents ont vu cette herbe débarquer avec les Américains en 1944) – ou Galinsoga pour les dingues de botanique. Donc les hommes ont pris leur courage et tentent de faire du tapis de jolies lignes de fenouil (et cela semble plutôt bien parti). De notre côté, avec Laure, nous attaquons les poireaux et, si l’herbe s’arrache bien (pour le moment), la longueur des rangs est dissuasive…

Peut-être est-ce aussi cette saison si « automnesque » (vous nous racontez les déboires de vos plants de tomates en regrettant de ne pas avoir de serres), où voir Bacary arborer son bonnet de laine, fièrement, dans nos serres à la veille d’août et Nelson engoncé dans sa doudoune nous file le bourdon…

Et les céleris raves qui sont prêts à être récoltés alors que nous n’avons pas encore touché la première aubergine…

Bref, nos petits plaisirs ne seront pas dans l’été puisqu’il semblerait que cette saison se soit passée de nous. Nous nous réjouissons de ne pas (encore) voir de mildiou, d’entendre nos hirondelles piailler de bonheur au hangar du haut, de pouvoir enfin réorganiser la logistique (ah ! parce que je ne vous avais pas dit : le moteur de notre chambre froide du haut a rendu l’âme cette semaine donc, à défaut d’avoir une serre de plus cette année pour de meilleures rotations, nous aurons de quoi continuer à garder nos légumes au frais)… et bah oui… devoir en faire un peu moins l’année prochaine puisqu’il n’y aura pas de nouvelles serres. Il semblerait que l’Univers conspire pour nous faire profiter de la vie et de ses petits plaisirs…

Belle semaine !

La gazette du 26 au 30 juillet 2021

mardi 27 juillet 2021

papillonUn début de semaine studieux, avant de se focaliser très vite sur l’insolite et le merveilleux : un tapis de fleurs jaunes, une courgette qui rêve d’évasion, des morceaux d’enfance à ramasser dans le champ et toujours l’aube qui éclaire nos esprits.

Parce que, cette année, la réalité n’est pas folichonne… entre l’actualité qui inquiète beaucoup, le temps qui n’est pas à la hauteur de nos espérances et les légumes estivaux qui n’en font qu’à leur tête… Les tomates sont présentes mais rien de débordant (et il nous en faudrait pour les coulis…), les concombres, après le retard, sont à l’heure pour mourir (déclin amorcé avec l’araignée rouge), les melons de serre ne donneront rien cette année (une vingtaine de pièces pas très sucrées sur les 250 pieds plantés), les aubergines n’ont que 4 semaines de retard… La bonne nouvelle c’est qu’hormis les tomates l’essentiel du travail se trouve dans les temps de récolte donc l’absence de production ne nous pénalise pas vraiment. Mais il y a une petite déception de constater que l’été sera surtout dans notre tête cette année… Encore que, même si toute l’herbe des poireaux nous fait de grands signes, j’ai tendance à prendre comme un signe les faibles rendements estivaux et à m’échapper un peu plus tôt pour goûter la douceur des heures creuses en été.

Le fait est que l’automne semble fort joli et courges, choux (bordel, les 13000 choux sont magnifiques !!!!), céleris et poireaux se préparent une rentrée de toute beauté, riant fort des légumes stars qui boudent de dépit…

Belle semaine !