Archives pour la catégorie ‘Dans les champs – la gazette de Céline’

La gazette de Céline du 5 au 10 juin 2016

mardi 6 juin 2017

 

tomate début juin chez SARL Renard, maraîcher bio, 78

Nos bébés tomates qui font au moins 4cms  de diamètre…

Les mauvaises herbes meurent sous le soleil… ça, c’est bon !

Passer à côté des dahlias, constater un tapis vert, passer à côté des dahlias après le passage de herse et ne voir plus qu’une petite ligne d’herbe.

Finir les épinards et n’en revoir qu’en Septembre…

Sentir le basilic dans la serre et voir qu’il est assez grand pour être en botte !

Barrer toutes les choses à faire de notre liste des champs…

Les fleurs aux haricots… et aussi des haricots ! Parce que nous nous ennuyons un peu…

la gazette de Céline du 29 mai au 3 juin 2017

mardi 30 mai 2017

terre nue avant semis chez SARL Renard, maraîcher bio, 78Le soleil écrasant a été notre meilleur ami cette semaine ! Nous avons pu établir notre stratégie de bronzage tout en plantant potirons, herbes, courgettes. Et à bien y réfléchir, les marques sur notre peau nous inquiètent plus que la déshydratation de notre gagne-pain… Heureusement, Super Carlos veille au grain et arrose à tour de bras !

Parce que les céleris ont soif, les oignons aussi, la salade pas mieux et les petits pois veulent leur part !

Bref, une gorgé pour nous, une gorgé pour nos légumes… C’est donc en jouant le rôle de la pluie salvatrice que nous surveillons les pigeons et nos petits pois, nos salades et les lapins, l’herbe et notre binette… parce que cette coquine profite de l’hydratation des légumes pour pousser en douce. La semaine dernière, nous avions des betteraves avec un peu d’herbe et cette semaine, nous envisageons de mettre le chénopode en bouquet pour rentabiliser toute la bonne eau qu’il a piqué aux betteraves !

Et pendant ce temps, il faut préparer pour les carottes de cet hiver, tailler les tomates (et oui, elles arriveront toujours vers le 20 Juin, cela n’a pas bougé…) et tailler les tomates, et tailler les tomates… encore qu’il en reste à planter, à ficeler et à tailler! Elles sont la prunelle de nos yeux et si pour le moment, nous leur faisons quelques infidélités en croquant fraises ou petits pois, elles restent les élus de nos cœurs…

Merveilleuse semaine

La gazette de Céline du 22 au 27 mai 2017

lundi 22 mai 2017

lever de soleil plaine de Ponchartrain, près des champs bio, SARL Renard, 78Ce qu’il y a d’agréable en ce moment quand nous quittons les champs le samedi, à 5h du matin, c’est de voir le jour déchirer le ciel. Sur l’autoroute, l’or pâle s’étale à l’horizon et le bleu nuit se dilue pour devenir pastel. Sur Paris, le Sacré Cœur se découpe sur des roses poudres, éclaboussé d’or. Juste trois petits mois à profiter de ces aurores, où l’électricité devient superflue, où nous voyons le sourire de ceux qui rentre se coucher.

Et si les nuages pluvieux, la semaine dernière, ont empêché le soleil de nous donner son spectacle à l’heure où nous nous retirons des champs, irisant l’eau et donnant à l’air des milliards de paillette, nous gardons en tête ces beaux moments pour les heures où l’eau s’égoutte une à une sur notre dos, semblant noyer les bons moments. Nous savons qu’après la pluie, le soleil brillera. Nous savons que les heures à sentir les gouttes partiront sous la caresse d’un rayon. Nous savons que nos semis fendront la terre pour grandir et nous ne doutons pas pour l’herbe qui suivra le même chemin, avec la même envie de vivre…

Alors nous trichons parfois… en mettant nos graines en motte avant de les replacer dans le champ plutôt que de laisser l’Univers œuvrer pour nous. Nos potirons ont déjà 20 cms d’avance sur l’herbe étouffeuse de légumes et nous trichons doublement en mettant nos petites bâches à leurs pieds.

En somme, tout est bon pour gagner et profiter des couchers de soleil adossés au pommier plutôt qu’à notre binette…

Merveilleuse semaine

Dans les champs la gazette de Céline du 15 mai au 19 mai 2017

mardi 16 mai 2017

créateur d'arc-en-ciel, SARL Renard, maraîcher bio, 78Les céleris raves ont quitté la serre à plants, pendant que poivrons, aubergines et concombres y prennent un bain de chaleur avant de gagner leur quartier d’été.

Il reste encore des tomates à repiquer, des fleurs à planter, des épinards à cueillir, des petits pois à goûter, des fraises à sauver des limaces (ou de nous !), des carottes à botteler, des fenouils à mettre en vrac, des chemins à dessiner pour les pois de senteurs, des oignons blancs à biner, des bâches à mettre, des salades à arroser et une bise à faire à notre Trop-Mignon avant qu’il ne parte en Bretagne.

Une semaine qui sent le soleil avec la nostalgie de l’odeur de la pluie, où nous serons heureux d’enlever le tee-shirt tout en déplorant les marques de bronzage.

L’été s’amorce avec nos vendeurs qui parlent de menthe et mojito pour fêter la fin des cours. Le ciel se déchire sous le soleil quand nous prenons d’assaut les petites heures du matin pour les marchés, rendant les lumières artificielles inutiles. Pendant ce temps, les épinards cèdent la place aux tomates, le basilic parfume nos serres et la chaleur perle à nos fronts quand midi sonne. Les voiles quittent le champ, les pigeons veillent aux grains… de petits pois !

Les jours s’étirent et l’or du coucher saupoudre nos légumes au moment où nous les quittons. Le vent balaye la poussière et nous comptons les jours avant la première tomate. Les haricots prennent la fleur et les serres s’ouvrent en grand pour chasser le puceron. Quelques averses font redescendre la pression et soulève la terre, mais n’arrose pas. Alors les jets pallient à la carence et éclairent le paysage d’arcs-en-ciel avec plein de petits trésors à leurs pieds !

 

Merveilleuse semaine

La gazette de Céline du 8 au 12 mai 2017

mercredi 10 mai 2017

petit pois en fleur chez SARL Renard, maraîcher bio, 78La question du moment est : « Et après vous aurez quoi ? », à laquelle nous répondrions bien : « Du temps libre ! »

Mais, avouons-le, le mot « petits pois » semble magique puisqu’il y a comme un petit pétillement dans vos yeux quand nous le prononçons… Nous aussi, nous avons hâte d’ouvrir ces cosses magiques qui sont comme des bonbons au milieu du champ… et les pigeons sont du même avis! Il y a des cosses toutes plates et 6 pigeons qui ont élu domicile parmi nos futures merveilles. Super Carlos aimerait que son regard puisse les tuer, mais non ! Nous sentons que Carlos-le-Perfide va refaire son apparition pour leur tordre le cou, et ne les voir s’envoler que lorsque nous passons à pied lui donne l’envie d’organiser un safari tracteur pour endormir leur méfiance et en faire un accompagnement idéal…

Mais d’autres chats sont à fouetter !

Nos tomates pressent un peu. Selon leur saison à être planter, tailler, repiquer ou ficeler… bref, elles nous veulent, nos mains sur elles, à ne penser qu’à elles.

Et les céleris sont aussi à planter, les betteraves à semer avec le pissenlit et le plant de choux, les concombres, poivrons et aubergines qui débarquent cette semaine, quelques fleurs à saupoudrer dans le champ, d’autres à désherber maintenant que le ciel à pleurer et nos haricots à bichonner, sans oublier nos courgettes qui se revêtissent du jaune chatoyant de leurs fleurs, un peu en retard parce qu’il a fallu mettre un voile sur leur beauté pour éviter l’hécatombe et ainsi retarder la pollinisation, mais nous savons bien que le meilleur moment est celui où nous montons l’escalier et si l’ascension se promet savoureuse, nous avons encore quelques marches pour sentir notre cœur battre d’anticipation… Savourez, profitez de cette attente et nos légumes viendront vous réjouir.

Merveilleuse semaine

La gazette de Céline du 1er mai 2017

mardi 2 mai 2017

floraison pivoine chez SARL Renard, maraîcher bio, 78

 

Comme prévu nous avons couru. Après l’eau, après les minutes, après les légumes. Certains nous ont devancés et nous appellent au loin. D’autres aimeraient que nous nous occupions d’eux mais nous leur chuchotons que le froid aurait leurs feuilles. Et il y a ceux qui attendent, bien mignons.

La deuxième saison de tomates perd patience, alors nous poussons les copains pour les planter. Il y a les éclats du soleil et quelques gouttes qui nous font espérer à plus, tout en nous abritant. A chaque passage, nous nous trouvons devant cette pivoine arbustive, tâche fuchsia, pour la voir s’épanouir, jour après jour.

Les potirons sortent des barquettes et nous avons, certainement, un oiseau farceur qui joue avec, laissant quelques racines sans dessus dessous. Des épinards encore et encore. Des mers de voiles bruissent sous le vent et à nos oreilles, protégeant pois et fèves.

Nous nous sacrifions toujours pour les fraises, éjectant parfois quelques limaces pour finir leur festin. Quelques herbes se baladent dans le champ, un peu jaunes, un peu assoiffées, avec quelques fleurs pour se donner une descendance.

Nous surveillons les fenouils, parce qu’ils sont tout prêts d’être à croquer. Nous marchons avec notre panier et ses élastiques, avec notre brouette à bout de bras, derrière le tracteur. Le temps s’avance, nous avons parfois l’impression de reculer surtout quand la pompe fait un caprice… mais Carlos respire, pose le marteau, répare, la menace pour la forme, se dit qu’il ne tiendra pas, qu’elle ne tiendra pas, regarde le ciel, voit les vacances au loin, les réduit pour étendre le travail.

Alors nous sourions, parce qu’il y a un Trop Mignon que nous voudrions adopter.

Mais Carlos dit que cela ira.

Alors nous sourions, parce que oui, cela ira.

Merveilleuse semaine

La gazette du 24 avril 2017

lundi 24 avril 2017

chou caraflex chez SARL Renard, maraîcher bio, 78

Il y a eu un jour férié et tout a été bouleversé.

Parce que Super Carlos s’est fait la quille pour Pâques et n’est revenu que mardi. Parce que seulement le minimum syndical a été fait lundi.

Parce qu’il est bon de profiter…Alors nous avons couru mardi, et mercredi, et jeudi, et vendredi.

Parce que les paniers reprenaient. Parce que les fraises avaient 3 semaines d’avance.

Parce que c’est bon de traîner quand il y a urgence. Et bien sûr, c’était sans compter sur les imprévus.

Parce que la pompe fait du mauvais esprit, normal, il faut arroser ! Parce qu’André qui devait arriver le 2 Mai ne peut plus et que comme chacun le sait, si le plan A ne fonctionne pas, il reste 25 autres lettres ! Alors action !

Parce qu’une semaine toute douce manque de piment !

Donc nous avons tout bouclé.

Parce qu’il y a eu cette bouffé d’adrénaline.

Parce qu’il y avait de jolies choses nouvelles : betteraves, choux raves, fraises et salades énormes !

Parce qu’il y a le plaisir d’être comme des Dieux (de façon très modeste…)

Mais nous avons eu peur.

Parce qu’il a gelé sur des productions qui avaient 15 jours d’avance.

Parce les heures ne s’étendent pas à l’infini et nous claquent de fatigue.

Parce qu’un peu fureur est la bienvenue.

Au final, nous nous sommes éclatés.

Parce qu’il faut rire.

Parce qu’il faut courir.

Parce qu’il faut vivre. Encore, et encore, et encore.

Merveilleuse semaine

La gazette du 27 mars au 31 mars 2017

lundi 27 mars 2017

lever de soleil chez SARL Renard, maraîcher bio, 78L’heure a changé et c’est avant les premières tâches de jour que je retrouve mes tulipes. La fainéantise m’a cueillie hier et aujourd’hui, il y a un peu plus de Belles à ramasser. Nous avons la brume qui nous fait oublier les arbres du fond, le chat a faim, il est 7h10, heure nouvelle.

Il faut préparer la brouette, avec le linge pour retenir ces tulipes en remontant tout à l’heure. L’oiseau chante au loin, c’est le matin.

J’ai oublié de ramasser les œufs hier. Allons-y maintenant, avant de descendre aux tulipes et écoutons le coq.

En chemin, nous trouvons quelques trous de lapins et le ciel tourne au jaune. La brouette s’accroche à quelques ornières et je tire. Pas encore de Coucou… mais ce matin, je n’ai pas de sous dans mes poches, donc tant mieux !tulipe chez SARL Renard, maraîcher bio, Yvelines

Elles ont pris de la couleur et le temps de les cueillir, le soleil commence sa course dans le ciel. Un peu taquin, il donne des reflets d’or à la serre, aux branches, à notre humeur.

Il faut remonter, couvrir les tulipes pour ne pas jouer au Petit Poucet et remplir les seaux. Elles sont belles dans la lumière matinale. C’est le printemps. Le soleil nous accompagne aujourd’hui et peut-être demain. Il y a du travail, un peu, beaucoup et souvent à la folie. Il faudra se lever tôt pour tout boucler et parfois, nous ne serons pas raisonnables avec des cernes sous nos yeux piquants de fatigue, ce qui ne nous empêche pas d’attendre la suite avec impatience, le cœur palpitant et le sourire de bientôt voir la première hirondelle…

 

Merveilleuse semaine

La gazette de Céline du 20 au 27 mars 2017

lundi 20 mars 2017

commande graines bio chez SARL Renard maraîcher bio, 78Chaque année, le prévisionnel des semis (et de tout le travail) est mis en place en Novembre pour ne plus avoir qu’à ouvrir le carnet et suivre sans se poser de question… Nous nous souvenons et ajustons. Nous nous souvenons et rêvons à ce que nous pourrions. Et la réalité nous rattrape. Bien sûr, il y a le basic, inoubliable, mais aussi le grain de folie de Novembre… Donc est-ce bien judicieux 4 mois plus tard de tout suivre ?

Parce que cette semaine, il faut semer 750 bettes (d’accord, mais il y en a encore 800 qui attendent dans la serre !), 500 choux raves (il reste des graines ?), 500 fenouils (ah ! oui ! c’est bien ça !), de la scarole (déjà fait !), 4 rangs de haricots verts en serre (parce qu’après, nous ne voulons plus les cueillir), les tomates pour les clients (pour les jardins début Mai), la 2è saison de petits pois et fèves (toujours suivre le décours de Lune…), sans oublier des radis dehors (et peut-être dedans, vu le vent !), 2 planches d’épinards (et si j’ai de la chance, ils ne seront pas jaunes avant d’être cueillis), 2 planches de carottes (pour l’été !), les oignons (blancs, jaunes, rouges !) et les fleurs (pour le bonheur, mais pas trop, nous sommes fragiles). cube en terreau bio, SARL Renard, maraîcher bio 78Sans oublier le repiquage des céleris raves (et là, bou, bou, bou… il y en a 10 000 !) et la fin des plantations d’oignons en cube (sniff, sniff, il y en a 12 000 à planter)…

Une semaine bien chargée avec tous les jolis imprévus qui viendront à nous et les tulipes qui s’épanouissent. Heureusement, le soleil se fait pingre et ma couette bien chaleureuse !

Merveilleuse semaine

Dans les champs la gazette de Céline du 16/03/2017

mardi 14 mars 2017

Après la neige fondue, le soleil nous éclabousse de lumière. Il nous effleure la peau et laisse un petit sourire traîner sur nos lèvres. Il y a les saules qui prennent les premières feuilles. Et il y a le champ, pas vraiment sec mais qui nous tend les bras. Nous planterons les oignons, les fraisiers et les premières salades dehors. Nous sèmerons des carottes, des épinards et des fleurs. Tout cela sans oublier de croiser les doigts.

Parce qu’il y a eu l’année dernière, mais aussi 2012 et 2009 et 2007…

La magie nous aide un peu, parce que nous y croyons très fort… et aussi en notre volonté, beaucoup, et en notre talent, un peu…

D’ailleurs avons-nous fait le point sur l’année dernière ? Non ?

Alors, il est temps. Parce qu’une fois que c’est passé, c’est toujours plus facile.

2016 avait un goût de réjouissance, c’était notre troisième bonne année « à nous ». L’année qui voulait dire qu’enfin nous y arrivions sans ma mère, qu’enfin, nous étions des Grands. Le Grand Chef garde un œil à moitié ouvert et nous ne cessons de lui dire qu’à attendre le pire, il ne peut espérer le meilleur. Nous n’étions plus efficaces, nous devenions efficients. Bien sûr, il y a encore plein de rêves qui encombrent nos têtes, des erreurs qui s’accumulent et de petites victoires qui nous donnent la patate !

Et puis, l’eau est arrivée, sans s’arrêter, encore et encore. Le mois de Mai s’est refermé sur nos espoirs de réussite. Nous savions que l’année était jouée, nous ne pensions plus qu’à sauver les meubles. L’eau avait noyé les salades et les haricots jusqu’aux récoltes de mi-juillet, les oignons et les patates… Ce qui nous a beaucoup attristés, ce fut de remarquer qu’en plus, elle avait tellement tassé le sol que les plantations ultérieures à Juin se sont mal développées. Bref nous n’en menions pas large, bien heureux que certaines Amaps arrêtent durant l’été. Chacun dans notre coin, et à des moments différents, nous paniquions en nous demandant comment nous bouclerions l’année.

Alors nous avons remonté nos manches, pris notre huile de coudes, remercié le ciel de ce grand jardin qu’est Rungis pour nos marchés, adoré les personnes qui nous ont soutenu. Nous avons souri, souri, paniqué en sortant les pommes de terre avec son rendement divisé par 5. Nous avons changé le planning des Amaps, écourté nos congés de Noël, économisé nos pommes de terre, rationalisé nos ressources. Nous avons croisé encore les doigts et jusqu’à la dernière seconde, nous y avons cru (un peu). Parce qu’il n’était pas question de refaire 2012.

Et le bilan est tombé la semaine dernière. Résultat : identique à 2015, avec la foi en nous en plus.

Bref, nous avons réussi. Nous n’avons pas pleuré, nous ne sommes pas encore épuisés, nous avons eu moins de production, mais finalement, nous avons survécu… et maintenant, nous voulons jouer aux magiciens dans nos champs.

Pour le plaisir…

Merveilleuse semaine