Archives pour la catégorie ‘Dans les champs – la gazette de Céline’

La gazette du 25 au 29 avril 2022

lundi 25 avril 2022

cueillir les fraises chez SARL renard, producteur de légumes bio yvelines 78En deux jours, il y avait le Coucou qui chantait à tue-tête avec les grenouilles, les hirondelles qui envahissaient le hangar et la première fraise… La saison est donc lancée. Et, si nous repiquons les céleris raves pour l’hiver prochain, c’est avec délice que nous écartons les escargots pour faire nos bottes de navets.

En extérieur, les premiers haricots sont en place, avec un petit voile pour les petits matins frais (eh oui, certains légumes veulent bien plus haut que le hors gel !) comme les petits pois (encore que c’est plutôt pour échapper à la voracité des pigeons…). Les premiers choux pointus sont cueillis, ainsi que le premier chou fleur, sauf que, surprise, c’est un romanesco : il semblerait que je me sois trompée dans le choix de la variété ! Nos carottes sont moins hâtives qu’en 2021 mais nous nous consolons avec le fenouil (qui a tout de même mis 7 mois à grossir !) et des bébés choux raves.

Sans oublier les courgettes qui sont plantées et la farandole de repiquage habituel à cette saison…

Belle semaine !

La gazette du 11 au 15 avril 2022

dimanche 10 avril 2022

plants de tomateC’est en regardant le pommier en fleurs sous la neige que nous nous sommes dit que c’est vraiment du grand n’importe quoi cette année (souvenez-vous, c’était la tendance pressentie en janvier !!!).

Donc nous venions de découvrir nos premières salades de plein champ pour planter leurs copines à côté et l’apocalypse débarque (avec une météo qui annonce jusqu’à -3°C selon les applis). Alors nous décidons de jouer. De toutes façons, le voile pèse le poids d’un âne mort tellement il est mouillé et ferait autant de mal à nos petites salades pas encore enracinées que le vilain froid. Alors nous nous économisons et nous jouons…

Il y a nos Précieuses (tomates) qui attendent gentiment la plantation cette semaine. Et, quand nous regardons dehors, nous ne savons plus si vraiment nous avons envie de les planter maintenant ou pas…

Et, si c’est le moment de semer melons et pastèques, nous nous sentons plus proches des choux (saison 2022/2023 en terre) que de la chaleur estivale. Certes, le moment d’offrir nos épaules au soleil ne tardera pas, nos bébés courgettes seront plantés et c’est avec délice que nous croquons les premiers légumes primeurs, mais nous remarquons que, si l’année dernière nous étions à 1 semaine de croquer dans les carottes, nous en sommes plutôt à 1 mois cette année… Bref, elles se suivent mais ne se ressemblent pas.

Alors c’est en écharpe et anorak que nous récoltons les quelques branches de rhubarbe et la ciboulette qui aime nos hivers doux, avant d’enlever nos couches d’oignon pour cueillir les épinards.

Le repiquage est l’activité sympa de cette période… et peut-être qu’il y a des moments où nos plants ne mériteraient pas autant d’attention de ma part. Mais chutttt…

Belle semaine à tous !

La gazette du 04 au 08 avril 2022

mardi 5 avril 2022

ciboulette mars SARL Renard, maraîcher bio, 78Passer du débardeur à la doudoune en 3 jours est aussi violent pour nous que pour nos légumes (qui, eux, n’ont qu’au mieux un petit voile pour les protéger)…

C’est donc en urgence que nous avons couvert les salades (oui, oui, les premières qui viennent d’être plantées en plein champ car la serre sera trop chaude pour elles…), une partie des pommes de terre puisque leur feuillage se hisse hors des buttes (et que nous avons omis quelques portes à quelques serres), et décidons de prier pour les fraisiers sous le tunnel (ils n’avaient pas aimé le  -6°C de fin mars 2021). Heureusement tout se passe dans notre serre à plants pour le moment et, après avoir éliminé les guêpes venues faire leur nid dans le moteur de notre chaudière, elle est à nouveau hors-gel pour nos tomates.

Moralité, les fraisiers à planter sont encore au frigo, attendant plus de raison de la Nature. Peut-être que la rhubarbe devra repartir du début (bon, nous avons tout de même prélevé les plus grandes tiges) et que nous nous trouverons plein de p’tits boulots sympas dans les serres, fermées aux quatre vents pour préserver la chaleur (dire que je passais pas loin d’une heure à ouvrir et fermer toutes les serres depuis 15 jours !!!). Épinards et radis occuperont notre quotidien. Et si les semis de bette, céleri rave, céleri branche, chou rave n’émergent pas encore, la saison du repiquage ne tardera plus.

Et nouvelle très importante : les pommes de terre 2022 sont intégralement plantées sans un grinchichouilli du Grand Chef (je crois qu’il se fait une raison en vieillissant de constater que sa passion n’est pas communicative et que l’approche d’avril sans une pomme de terre en son sol ne nous stresse pas plus que ça…).

Donc, si les navets primeurs seront sur nos étals la semaine prochaine, la saison reste timide. Le -4°C annoncé me fait revoir mes rêves de prune à la baisse avec l’envie de m’enrouler autour d’un feu de cheminée plutôt que de tracer les sillons pour semer le plant de choux parce que, oui, il est déjà l’heure de penser à l’hiver prochain alors que le printemps prend encore les couleurs du dernier…

Belle semaine à tous !

La gazette du 21 au 25 mars 2022

dimanche 20 mars 2022

trieuse à pdt chez SARL Renard, maraîcher bio, 78Nous revenons à nos habitudes (encore que, cette année, elles semblent se faire bousculer) et à notre planning. Enfin presque, déjà parce que la gouttière qui fuyait a créé une infiltration dans la serre où nous voulions planter le persil. Donc changement de programme, sans oublier les emplacements (précieux) pour nos tomates… Nous marions betterave et persil, glissons dans leur lit nuptial quelques herbes qui trainaient. Les bébés tétragones qui sont partis pour coloniser les radis sont délicatement prélevés (à coups de pelle) d’une partie de leur population pour notre prochaine saison. Et Olivier qui revient avec son histoire de gouttière qu’il a réparée mais en pire car, en la remettant dans son axe, cela donne encore plus d’eau dans la serre (la pluie nous permet de constater l’intelligence de nos idées) et, qu’en plus, il se pourrait qu’il ait accroché un tuyau avec la herse… Bref, un petit geyser vit dans notre serre. La bonne nouvelle est que, avec un persil déplacé, son utilité pour nos jeunes plants est repoussée et permet à nos cerveaux d’envisager la meilleure solution à long terme. Et d’entrevoir la solution avec une tranchée qui donnerait directement sur le fossé. Bref, affaire à suivre…

Il y a aussi l’atelier installation de la trieuse. Après avoir refait le treillage à coup de ficelles, il a été convenu d’utiliser le bout tout neuf que nous n’avions pas pris le temps d’adapter. Mais, vous vous en douterez, après deux années à prendre la poussière, le moteur n’a pas survécu au (re)démarrage. La première idée était un fusible puisqu’elle s’arrêtait toutes les 30 s. Une fois modifiée, elle s’arrêtait toutes les 2 min. . Soit un gain de temps multiplié par 4. Donc petite toile de jute pour amortir les patates, nouveau bobinage pour son moteur, changement de la trappe pour remplir les caisses et nous avons tout pour bichonner la prunelle des yeux du Grand Chef.

Et Carlos. Nous ne pouvons pas l’ignorer. A peine ses petits petons posés sur le sol des champs, il en faisait le tour, cherchant où il pourrait être utile sans forcer sur son petit sternum. Il a donc changé filtre à huile et autres bricoles, continuant sur les courgettes à semer. Bref, pas encore en mesure de jouer à Musclor, mais trépignant d’impatience devant son arbre de Noël…

Bref, tout va bien…

La gazette du 07 au 11 mars 2022

dimanche 6 mars 2022

MLComme nous étions trop bien, que le printemps semble rouler, même si les bettes rechignent à pousser, parce qu’en comparant sur les dernières années, nous constatons une avance notable des légumes feuilles. Bref, malgré Carlos à l’hôpital, les cultures étaient sous contrôle et notre temps géré…

Mais mercredi matin, alors que je traversais au passage piétons (chose que je fais rarement à cet endroit de Maisons-Laffitte), une voiture m’a bousculée et sa roue s’est immobilisée sur mon pied. J’ai eu le droit aux pompiers, aux Urgences, à une radio, à un scanner, à appeler Laure, mon père, le p’tit jeune qui était seul sur le stand du marché… et j’ai RIEN. Enfin juste un pied enflé et des bleus, ainsi que le droit de faire ma Princesse Agonisante quelques jours. Peut-être la baguette magique qu’une petite fille avait abandonnée sur un banc près des Urgences…

Bref, l’Univers a conspiré dans la frayeur sans gravité. Pour nous désorganiser encore une fois mais, avouons, nous maîtrisons l’adaptation aux aléas extérieurs. Et, clairement, nous avons une équipe de tueurs-qui-déchirent dans les champs ! La seule chose du planning qui n’a pas été réalisée est le repiquage des fleurs.

Et la semaine n’était pas partie sous de bons augures : les gouttes commençaient à tomber quand nous mettions le premier petit pois en terre quand notre fenêtre de semis n’était que d’une journée. Donc petits pois et fèves : semés dehors. Tomate : repiquée. Navet, fenouil, chou rave : semés en cube. Chou pointu, fenouil, chou rave : plantés en serre. Cette semaine, il y aura une montagne d’épinards à cueillir ; bettes, betteraves et persil à planter ; des radis roses à semer. Et surtout un petit atelier rangement/organisation de bâches car, si elles murmurent à l’oreille de Carlos, Olivier n’entend rien et ce n’est pas en mouillant son doigt pour voir le sens du vent qu’il les trouve… Donc atelier pliage avec élaboration d’un code pour le genre de bâche avec initiale du légume, le nombre de trous sur la largeur et sa longueur en mètre pour savoir dans quelle serre l’utiliser. C’est sûr, il aurait été plus facile de faire toutes les serres aux mêmes dimensions… mais, pour cela, il aurait fallu y penser il y a 30 ans. Comme quoi, ce n’était pas toujours mieux avant… parce que s’ils avaient réfléchi… enfin, j’dis ça, j’dis rien…

 

Belle semaine à tous !

La gazette du 28 février au 04 mars 2022

dimanche 27 février 2022

semis, SARL Renard producteur de légumes bio, 78Pendant que le chat (Carlos) se remet, les souris (la bande de petits fourbes que nous sommes) s’organisent…

Donc il y a les motteuses à descendre parce que, à monter le terreau qui est séquestré par des bigbags d’engrais (30min d’escalade) pour en faire des cubes et ensuite ramener les caisses à leur base pour le repiquage, nous avons un problème d’efficience. Certes, si nous avons la prise et l’eau, il nous manque tout de même la place pour les ranger. Mais nous trouverons… parce qu’ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait !

Et toute cette opération pour nos Précieuses…

Il y a la rhubarbe à désherber (et peut-être le rang d’herbe aromatique à côté) pour être tranquille.

Les garçons envisagent de classer les bâches pour les serres, histoire de ne plus jouer à plouf-plouf-ce-sera-toi-qui-sera-dans-cette-serre. Mais grands adeptes du poser-c’est-ranger, cela tiendra-t-il ?

Exploitation de mineures pour leur montrer que le père noël, malgré nos allégations les 6 premières années de leurs vies, n’existe vraiment pas et que l’huile de coude est ce qu’on a fait de mieux ces derniers siècles (après le livre « la semaine de 4h »).

Une journée à sentir la mer et le vent (parce qu’il faut bien une carotte pour finir de les désherber).

Toujours notre jeu de Tétris pour les légumes de printemps… et, malgré l’oubli d’une nouvelle serre, il faudra peut-être se pencher sur le projet.

Ouvrir le planning et constater que l’hiver part, et commencer aussi la saison en extérieur.

La roue tourne et, s’il n’est pas question de la ralentir, bientôt nous préfèrerons savourer le soleil sur nos peaux en fermant nos oreilles au doux chant du travail…

Belle semaine à tous !

La gazette du 21 février au 25 février 2022

mardi 22 février 2022

semis tomate chez Sarl Renard, maraîcher bio, 78Les tomates poussent déjà le terreau au-dessus de leurs têtes. Nous hésitions à semer à nouveau des épinards en serre mais les températures douces incitent notre carré en cours à s’élever un peu trop pour être honnête dans la montaison. Donc, comme il n’y avait pas de place prévue et que la mâche n’a pas suivi le planning papier, nous devons pousser les radis 4 et 5 pour y mettre épinards, navets et diverses herbes. Nous gardons la place pour les courgettes d’avril, réservons nos trois carrés pour les tomates, ne savons pas où seront les radis 3, 4 et 5, et ne perdons pas de vue que fenouils et choux raves iront avec les carottes que nous désherbons avec amour.

Donc, comme chaque année, la partie de Tétris est engagée. Tout trouvera une place mais pas forcément selon l’idéal du planning, puisque chaque légume n’en fait qu’à sa tête.

En attendant, les premiers petits pois sont semés en serre. Nous avions tenté les fèves mais elles ont disparu du sol… Nous cherchons aussi les jeunes plants de tétragone pour les repiquer car, maintenant que nous avons compris qu’ils lèvent beaucoup mieux spontanément qu’avec les graines qu’on s’obstinait à acheter, nous ne nous prenons plus la tête et patientons devant le miracle de la nature.

Et c’est avec plaisir que nous retrouvons Nelson et Bacary dans les champs pour cette nouvelle saison pendant que Carlos reprend des forces suite à son opération.

Donc, malgré la désorganisation et les imprévus, notre planning est le bienvenu pour garder le Nord à défaut de le suivre scrupuleusement…

Belle semaine à tous !

La gazette du 14 février au 18 février 2022

mardi 15 février 2022

carlos en pleine action, chez SARL Renard, producteur de légumes bio, 78De l’absence par ici avec l’annonce impromptue de l’opération à cœur ouvert de Carlos.

Quinze jours à organiser pour que le problème reste celui de la santé et ne déborde pas dans les champs. Quinze jours à savoir que nous pouvions le faire avec les moyens du bord au risque d’exploser en plein vol durant l’été à force d’avoir tiré sur la corde auparavant. Parce que nous aurions pu en allongeant encore le pas, en supprimant le côté agréable de certaines tâches et en condensant tout.

Et puis la réflexion de quelqu’un d’extérieur à nos champs : « c’est incroyable, à chaque fois que vous trouvez un rythme où vous pouvez ralentir et en profiter pour du perso, il y a un choix à faire entre remettre un coup de collier ou lâcher en demandant à l’extérieur, comme pour mettre à l’épreuve la croyance que l’agriculture n’est qu’une vie de labeur… ».

Parce que, si semer, désherber, voir l’aube et le crépuscule la même journée dans les champs, récolter, rire de voir le collègue s’enfoncer jusqu’au genou dans la boue, avoir mal au dos, traîner les caisses de poireaux qui font le poids d’un âne mort, entendre le coucou en ayant une pièce au fond de sa poche, goûter la première fraise et rester penché des heures au-dessus d’elles ensuite, font le sel de notre métier, il n’y a pas que ça. Il y a conduire les enfants à l’école, goûter avec eux à 17h, profiter d’une séance au cinéma, courir Paris pour voir une expo, les déjeuners radio copine qui traînent, courir à l’aube ou aller en salle de sport le soir, tricoter quand les doigts sont trop froids à la mâche devant le poêle, les fesses au fond du canapé. Parce que tous ces moments nous permettent d’aimer chaque feuille de salade et de se dire qu’il faut pousser plus loin certains soirs ou entendre le premier rossignol au printemps. Adorer son métier est un luxe que nous avons et JE décide de garder ce trésor en profitant d’autres horizons, parfois, avec délice car en saupoudrer son quotidien est un péché mignon qui me fait aimer les jours de pluie.

Je remercie donc cette personne qui m’a motivée à rassembler nos troupes plutôt que de forcer parce que c’est ainsi qu’on m’a appris. Nous remercions Ryan, Nelson et Bacary d’avoir répondu présents. Et que la joie opère pour préparer la saison prochaine… car il est déjà temps de semer nos Précieuses Tomates…

Belle semaine à tous !

La gazette du 24 janvier au 28 janvier 2022

jeudi 27 janvier 2022

bruxelles chez SARL Renard, producteur de légumes bio, 78Une semaine fort désorganisée (mais ne serait-ce pas le thème de notre année ?) où rien n’est à sa place. Alors, nous nous concentrons sur l’urgent. L’important attendra (comme le repiquage des betteraves, choux raves et choux pointus). Et, pour les miracles, il n’y en a pas en attente.

Le temps conditionne notre rythme. Nous croyons fort aux prévisions pour ne pas nous retrouver un matin avec rien à faire quand la gelée a sublimé le paysage mais escamoté nos espoirs. Nous retrouvons le plaisir de papoter autour de l’épluchage de poireaux et le grignotage du jour sur la nuit donne un air de fête aux fins de journée. Même si nos feuilles tendres (salades, persil et épinards) n’aiment que moyennement ce temps et espèrent en des jours plus chauds.

Il y a ce brouillard enveloppant qui nous coupe du monde, nous recentrant sur nos quelques mètres de légumes. Se concentrer sur les choux de Bruxelles, ces petites billes vertes sur lesquelles nous nous penchons quelques heures, le temps de remplir nos paniers. Enlever les feuilles abîmées. Râler contre l’eau stockée dans leurs feuilles incurvées du haut et qui finit toujours par mouiller nos doigts. Je crois ne jamais les avoir vus aussi beaux (en même temps, il y a eu deux années de luzerne avant). Des moments où le temps s’arrête. Où nous apprécions d’être présents. Où, si les conditions ne sont pas idéales (parce que le soleil pourrait être plus éblouissant), la vie se compose de petites joies de voir ses tâches accomplies et chaque tronc dégarni nous rappelle la beauté de progresser…

Belle semaine à tous !

La gazette du 17 janvier au 21 janvier 2022

samedi 15 janvier 2022

Une semaine où le froid matinal nous arrangeait mieux que la semaine dernière pour vaquer à nos occupations. Nos petites feuilles ont pu être récoltées sans attendre de se faire réchauffer par le soleil de midi… mais les gants sont de rigueur pour garder nos doigts. Rien d’étonnant en hiver. Juste le fantasme de 10°C dès que nos pieds sortent de la maison. Car les quelques degrés négatifs ne sont pas assez froids pour geler les nuisibles…

D’ailleurs, les mulots ont trouvé refuge sous la bâche à salades (au final, nous constatons que nous faisons évoluer leur régime alimentaire grâce à nos rotations…) et nous ne trouvons plus sur la toile tissée que les feuilles du tour des salades, le reste ayant disparu dans les galeries souterraine pour nourrir notre population de rongeurs. Le concept ne nous plaît que moyennement, surtout qu’une taupe semble vouloir aérer notre sol. Mais c’est le jeu, ma pauv’Lucette !

Alors d’accord. C’est la part de la nature pour cohabiter.

Carlos hésitait à planter les pommes de terre. L’année dernière, nous n’avions pas le choix parce que le stock n’était pas gros. Et, aujourd’hui, nous avons le temps de voir venir jusqu’à juillet. Mais vous aimez la patate nouvelle. Et Carlos aime que vous aimiez nos légumes. Alors, il a sorti la machine, vidé le plant et monté sur son destrier pour se lancer. Au pire, le froid ne fera que les faire attendre en terre et nous ne penserons à elles que lorsqu’elles sortiront leurs germes du sol.

Les premiers semis nous occupent. Juste quelques heures pour nous montrer que la saison est lancée. Juste pour que nous choisissions le moment du rayon de soleil derrière le carreau de la serre. Nous remarquons que les jours s’allongent. Pas encore pour nos légumes. Même si nous reprenons épinards et salades, essayons d’économiser le persil et trouvons que cerfeuil et coriandre mettent de la bonne volonté à grandir. Nos choux gardent la tête haute et c’est avec plaisir que nous cueillons les choux de Bruxelles (ils sont rarement aussi beaux !), même si nos manches finissent invariablement humides. L’eau des bacs est froide et, si les hommes jouent la carte de la virilité, les filles trichent en l’allongeant avec quelques seaux d’eau chaude (sans oublier les raquettes de badminton pour saisir la mâche !).

Bref, l’hiver est un moment où notre créativité est sollicitée pour éviter de finir avec un rhume dans les champs (parce que, bien sûr, il est impensable de faire la Princesse Agonisante dans son lit).

 

Belle semaine à tous !