Fermons les yeux un instant. Nous sommes fin Mars et ne pensons qu’à croquer du chocolat. Le soleil joue sur notre peau que nous découvrons volontiers. Les radis laissent voir leurs racines bien joufflues et chaque feuille verte s’étire. Le champ nous laisse le travailler. Nous plongeons dans ses entrailles pour semer les oignons. Les petits pois percent et les tulipes nous accueillent à l’aube.
Restez les yeux fermés. Encore cinq minutes. Imaginez la serre toute verte. Soufflez avec nous devant le nombre de caisses d’épinards à cueillir. Enlevez votre pull pour vous joindre à nous. Racontez les prouesses du petit dernier, les frasques de l’aînée et laissez-vous bercer par la chaleur. Douce indolence.
Encore un peu. Et vous planterez les premières tomates. Découvrirez l’arc-en-ciel crée par l’arrosage. Rirez de voir votre pied s’enfoncer là où l’eau a gorgé la terre.
Et maintenant, ouvrez les yeux… l’hiver s’accroche et ses doigts emprisonnent nos feuilles. Cette semaine, il y aura des rires, certainement des bottes qui s’enfonceront dans la boue, des rayons de soleil mais pas de tomates à planter. Nous essaierons de capturer nos feuilles vertes mais nous n’aurons pas à souffler devant leur nombre. Nos radis resteront sous leur voile et nous chercherons l’éclaircie pour les oignons.
La nature traîne. Un peu. Beaucoup. A la folie. Et nous attendons, mi-figue parce qu’il est temps, mi-raisin parce qu’il est encore temps d’en profiter…
Après, nous le savons, il ne sera plus temps…
Merveilleuse semaine !