L’herbe essaie de nous prendre sur deux fronts à la fois : il y a les fenouils qui sont un tapis de panique et les poireaux qui sont de jolies lignes de marguerites américaines (parce que mes grands-parents ont vu cette herbe débarquer avec les Américains en 1944) – ou Galinsoga pour les dingues de botanique. Donc les hommes ont pris leur courage et tentent de faire du tapis de jolies lignes de fenouil (et cela semble plutôt bien parti). De notre côté, avec Laure, nous attaquons les poireaux et, si l’herbe s’arrache bien (pour le moment), la longueur des rangs est dissuasive…
Peut-être est-ce aussi cette saison si « automnesque » (vous nous racontez les déboires de vos plants de tomates en regrettant de ne pas avoir de serres), où voir Bacary arborer son bonnet de laine, fièrement, dans nos serres à la veille d’août et Nelson engoncé dans sa doudoune nous file le bourdon…
Et les céleris raves qui sont prêts à être récoltés alors que nous n’avons pas encore touché la première aubergine…
Bref, nos petits plaisirs ne seront pas dans l’été puisqu’il semblerait que cette saison se soit passée de nous. Nous nous réjouissons de ne pas (encore) voir de mildiou, d’entendre nos hirondelles piailler de bonheur au hangar du haut, de pouvoir enfin réorganiser la logistique (ah ! parce que je ne vous avais pas dit : le moteur de notre chambre froide du haut a rendu l’âme cette semaine donc, à défaut d’avoir une serre de plus cette année pour de meilleures rotations, nous aurons de quoi continuer à garder nos légumes au frais)… et bah oui… devoir en faire un peu moins l’année prochaine puisqu’il n’y aura pas de nouvelles serres. Il semblerait que l’Univers conspire pour nous faire profiter de la vie et de ses petits plaisirs…
Belle semaine !