Des heures sous le soleil, en tête à tête avec l’herbe. Avec nous-même, aussi. Des heures seuls ou à plusieurs à se croiser le long des rangs, à avancer ensemble, à semer l’Ancêtre pour ne pas savoir ce qui ne va pas (parce qu’on a des yeux !!!!). Quelques mots échangés. Sur le weekend. Sur la chaleur. Sur le prochain clafouti pour le goûter. Des heures à rêver à un grand truc frais. Des secondes à regarder l’heure. Sentir le vent. La sueur qui perle. A nouveau le vent où résonnent les cloches comptant les heures. Une voiture qui klaxonne dont nous ne connaissons pas le propriétaire. Une main sur les reins. Assis, debout, courbés. La terre meuble. La terre humide. La boue. La binette au bout du bras, une extension de nous-même. Un nuage qui passe. Le grand chef qui a besoin d’Alberto, d’André ou de Carlos. Un de moins sur le carré. Un nouveau rang. Parfois juste à côté, parfois plus haut parce que nous sommes plusieurs. Un coup d’œil sur ce qu’il reste à faire. Une pensée pour les poireaux. Le rappel des choux au bout des poireaux. Ce qu’il reste à faire. La piscine. Le soleil. La musique sur le portable. Les pensées qui passent. Les histoires qui naissent dans nos têtes. L’herbe. La marque de nos pas sur la terre. La poussière. Le grincement de la tige métallique de l’aigle épouvantail. La dernière demi-heure. Le soleil qui baisse sur l’horizon. Les ombres de la forêt qui rampent.
Et attendre demain.
Bonne semaine…