Nous regardons le ciel. Nous regardons notre liste. Nous regardons la technologie qui prédit ce que le ciel fera. Puis nous regardons le ciel encore et choisissons de profiter de l’absence de nuage pour tenter une percée en extérieur. Bien sûr, l’imperméable est sur la brouette pour conjurer la prédiction moderne et nous croyons dur comme fer à notre bonne étoile. Souvent, nous n’avons même pas besoin de faire semblant de mettre notre habit de canard (parce que, du temps des grands parents, quand ils laissaient les salariés travailler sous la pluie, il semblerait que ces derniers se réunissaient au milieu du champ en attendant l’accalmie, comme des canards…). Le vent nous pousse, emporte nos caisses et nous oblige à revoir notre parcours si nous souhaitons garder la mâche dans nos caisses et non devenir de petits flocons verts, ballotés par son souffle. Il nous empêche également de finir de couvrir notre serre (qui au passage doit accueillir fenouil et chou rave dans moins de trois semaines…)
Dernière semaine aussi à être quatre dans les champs : Nelson revient bientôt pour attaquer les choses sérieuses.
Donc finissons la mâche. Finissons le pissenlit. Soufflons après la salade qui tarde et le radis qui refuse de s’arrondir. Pestons contre cette Nature indisciplinée qui ne se plie pas à nos exigences gustatives. Tapons du pied. Arrachons rageusement les feuilles d’épinards qui pourtant se montraient encourageantes. Mettons-nous au diapason du ciel : tonnons, éclaboussons-nous de lumière et de rires, laissons l’eau s’évacuer, respirons doucement à l’aube, endormons-nous sous notre souffle au crépuscule, emmêlons nos cheveux de vent. Car tout est un cycle et un début est forcément à nos pieds…
Merveilleuse semaine…