Tout doucement mais sûrement, on raye ce qui n’est plus à faire dans les champs.
Céleris raves, carottes… Reste choux blancs, radis noirs.
C’est amusant, parce qu’aujourd’hui, on arrache les carottes et demain on sèmera celle pour le printemps. Un genre de boucle.
On finit aussi de déblayer les serres à tomates tout en pensant à l’année prochaine. On ne pense qu’à une seule chose : que semer pour ne pas nous bloquer au printemps pour les tomates ?
Et si on était consciencieux, on pourrait bêcher le bord des serres pour enlever les racines de liserons. Mais, de façon très étrange, on a du mal à reconnaître ces petites racines blanches, alors la bêche reste à nous observer dans son coin.
On attaque aussi les saisons d’épluchage : chicorés, choux rouges, pain de sucre, pissenlit… Et poireaux ! Les hangars à 10°C, avec Nostalgie en fond sonore (parce qu’avec des forêts partout, on n’a pas trop le choix au niveau de la station) et des rêves de poêle à bois (ou mieux de chauffage central) pendant que l’humidité envahit nos pieds, sous la lumière jaune du globe, si particulière dès la tombée de la nuit.
Cela rappelle l’enfance où l’on attendait les parents dans la salle d’épluchage de poireaux où il fallait sortir toutes les 10 min pour pleurer. La buée qui s’élève dans la nuit. Parfois des échos de voix quand on était dehors autour d’une flaque de boue, à peine éclairée par la lampe au-dessus de la porte.
Et maintenant, je regarde mes filles vivre la même chose. La boue, la buée, la lumière jaune qui repousse la nuit alors qu’elles y plongent pour mieux faire la sorcière…
Sans oublier l’odeur de la terre si caractéristique de Novembre. Allez encore un mois et on ne pensera plus qu’à la brume de Mars pour oublier les brouillards de Novembre…
Bonne semaine.