Amap Plaisir des Saveurs

Du soleil qui brille depuis trois jours et nous faisons le tour des serres au cas où un légume aurait explosé pendant le week-end.

Rien d’aussi spectaculaire ne s’est passé. Peut-être que les épinards ont pris 1 mm.

Pour le reste, rien en vue. Les radis poussent le voile de protection de leurs 2 feuilles. Les herbes écartent la terre. Les épinards (enfin ceux qui ont été semés il y a 15 jours) n’ont laissé qu’une cosse de graine vide… ? Mulot ou oiseaux, tel est le mystère, mais quelqu’un s’est régalé.

Dans les cubes, les échalotes ressemblent à des fils, ses copains (oignons jaunes et rouges) sont à la traîne, mais on a tout couvert parce que l’année dernière (ou celle d’avant) un petit oiseau farceur avait trouvé drôle de tirer sur les jeunes pousses !

Demain nous sommes en racine, donc on sème des navets. Cinq rangs avaient déjà été semés, mais comme il faut tout faire en 15 jours sous peine d’avoir des surprises (au choix pourriture ou montée de navet…), mais comme les premiers ne sont pas sortis peut-être que tout viendra ensemble. Ou peut-être pas.

On sème des radis. Ben oui, on en profite jusqu’à Mai, après il faudra s’accrocher à la table pour les manger (ou mettre beaucoup de beurre).

On sème des oignons blancs et je repique les brocolis. Après tout, nous avons un début de maîtrise (qui s’appelle inondation et fumure, surtout la fumure et peut-être le bichonnage du grand-père), alors on en profite.

Et pas de panique, tout cela ne nous empêchera pas de préparer votre légume number one cet hiver : le poireau (respirez, nous n’en sommes qu’à la moitié du carré…)

Et comme on devient économe de notre temps, mon père est parti avec mon frère chercher 3 chauffages d’appoint pour les tomates. Parce que c’est toujours pareil avec elles, elles ne veulent pas attendre pour être plantées et si on les plante, elles se plaignent d’avoir trop froid. Alors il faut leur mettre une petite laine (c’est là qu’on va économiser du temps) et après, ces dames se retrouvent toutes décoiffées et font la tête (enfin surtout nous quand il faut les attacher et qu’elles sont toutes tordues (et c’est encore là qu’on espère gagner du temps)

Bonne semaine.

Avant de vous parler de notre printemps, juste un arrêt sur les endives. En vous parlant de la perte la semaine dernière, ce n’était qu’en soulevant un petit carré de voile. En les faisant pour les marchés, je me suis mieux rendue compte des dégâts. Soit 70% de la deuxième planche. Ce qui à l’arrivée, donne du travail pour rien. Bref, c’est définitif : si elles sont bonnes, elles nous découragent, et nous rappellent pourquoi nous nous étions abstenus pendant 7 ans…

Mais voilà, une fois débarrassées, il nous reste le printemps.

Un petit printemps miniature où le soleil est aussi à l’échelle.

C’est au milieu de nos serres qu’on reprend espoir. Nos carottes, nos tomates, nos épinards, nos choux raves et nos bettes en sont à 2 cm de haut. Même le persil perse, et Dieu sait qu’il est toujours à la traine.

Encore 3 semaines et on attaque les plantations. Le printemps prendra une échelle un peu plus grande et si le soleil suit, cela ira vite.

Surtout que le stock maigrit et qu’il ne nous reste que poireaux, pommes de terre, choux verts, carottes, betteraves, topinambours. Le reste (céleris, panais, oignons) n’en est pas au compte-goutte mais pas très loin. Nous remarquons que ce qui a été réussi l’année dernière n’a pas souffert de problème de rendement. Le problème est la diversité et l’absence de soleil (qui n’aide pas à faire décoller ce qui attend depuis novembre en terre…)

Sans parler de la profusion aqueuse du ciel. Il y a longtemps, j’avais lu que la pluie représentait Dieu ensemençant la terre, selon une croyance indienne (Amérique Latine). On peut dire que pour le moment il est largement généreux de sa semence, mais que nous sommes censés rentrer dans le champ (hors serre, naturellement) dans à peine 15 jours et qu’à ce rythme, à part de l’engrais (dû au pourrissement des graines au contact de la terre trop humide), les graines (enfin, les nôtres, pas celles de Dieu) ne donneront pas grand-chose… en tout cas pas des légumes.

Mais comme on dit : les années se suivent et ne se ressemblent pas. N’empêche que du soleil nous réjouirait beaucoup !

Bonne semaine.