Nous sommes au début de notre période critique.
Pour vous, parce qu’entre poireaux et betteraves, il n’y a que bettes et épinards.
Pour nous, parce qu’entre bosser et bosser, il y a le travail qui coure loin, mais loin devant. C’est simple, on fait une liste et on se rend compte qu’elle n’en finit plus, ou alors c’est que la semaine n’a pas assez d’heures. Et quand on regarde ce que l’on peut mette dans vos paniers, eh bien… comment dire, nous avons le choix entre huit articles différents et qu’il est exclu de rajouter de la quantité de trois d’entre eux puisque vous en êtes déjà gavés (comment ? vous ne voulez pas un peu plus de poireaux ou d’oignons ? Étonnant…) et pour le reste, il faut que je prévois aussi la semaine suivante (pour les épinards et les bettes en tout cas, parce que même si tout ce petit monde pousse à vu d’œil, cela ne va pas si vite…), sans oublier ce qui est à bout de course (chou pointu), ceux qui ne veulent pas pousser de façon homogène (navet et rhubarbe), celles qui traînent (salades) et celles dont vous ne seriez que faire (les orties).
Bref voilà ce qui occupe nos esprits les lundis matins entre avril et juin.
Et entre temps, il nous faut penser aux pommes de terre (vous me direz : « Il y en a un qui ne pense qu’à ça », eh bien justement, pas moyen d’esquiver pour faire autre chose !), les tomates qui sont bonnes à être attachées (eh oui, la tomate souffre pour être grande), les petits pois à biner (là, c’est pour que vous nous plaignez parce qu’on le fait avec le tracteur, ah, ah !), les céleris raves à repiquer (et là, c’est vous qui allez être tristes parce qu’ils ont super bien levé et même avec ma petite fonte du semis (c’est à dire qu’ils disparaissait plus vite que je ne les repiquais) et bien, il y en a encore plus, plus que l’année dernière, la tétragone à planter, la deuxième saison de tomates à planter également et j’en oublie parce que vous nous plaindriez de trop et cela me briserait le cœur.
Et donc, si je traîne à envoyer le programme, c’est parce qu’il faut vérifier nos stocks de champs avant de se lancer. Parce que figurez vous, que jeudi dernier, Vittor arrive à 10h30 en me disant : « Il manque 250 botte de radis pour finir les paniers et 90kg d’épinards à cueillir. »
Alors cette semaine, on s’organise. Et le soleil a aidé nos cultures (et aussi l’eau qu’on s’est amusé à diffuser partout dans les champs et les serres).
Et là je viens de faire un petit tour de champs, et je peux dire que c’est beau. De la patience, encore des poireaux et des oignons, mais la suite… (Enfin, si tout se passe bien, même si j’ai un père qui passe son temps à dire : « Il n’y a pas de mauvais outils, juste de mauvais ouvriers », sous entendu que les ratages ne viennent que de nous. Quand je vous disais que nous étions mal considérés ici…)
Bonne semaine.
Et je pourrais continuer, et continuer cette semaine tellement il y aurait à en dire, mais voilà, on me fait remarquer qu’il faut que je bosse (il resterait quelques céleris à repiquer)